Conférence d’Annette Wieviorka sur le retour des Déportés à Annecy du 27 mars 2025

Cette soirée était organisée par la FNDIRP avec le soutien de l’ONaCVG.

Jocelyne Martinet a présenté (mais est-ce nécessaire ? a-t-elle précisé) Madame Wieviorka et rappelé le thème de cette conférence : le retour des déportés. La présidente départementale et secrétaire nationale de la FNDIRP a rappelé l’histoire unique de la Résistance et de la Déportation dans notre département. Enfin, avant de laisser la parole à Mme Wieviorka, Jocelyne a souligné l’impact traumatique sur les descendants de déportés, qui justifie la poursuite de notre association.

Madame Wieviorka a débuté par une présentation de l’histoire et de l’organisation du monde concentrationnaire, distinguant les camps d’extermination des camps de concentration, déshumanisant les opposants au régime nazi par la terreur, la souffrance, la faim et le travail forcé. Elle a rappelé les neuf mois mortels d’août 1944 à mai 1945, entre le brouillard de l’automne, le froid glacial de l’hiver 44, l’évacuation des camps avec les marches de la mort et la libération (typhus et mort de faim). Elle a expliqué comment les camps ont été découverts par les Alliés et l’état des survivants.

Le retour en France était organisé par le ministère des Prisonniers, Déportés et Réfugiés, dirigé par Henri Frenay : 750 000 STO, 1 million de prisonniers encore en Allemagne en 1944. C’est bien après la libération du pays que les quelques dizaines de milliers de déportés encore vivants sur les 200 000 envoyés dans les camps sont revenus en France.

Annette Wieviorka a fait référence à Marcel Paul et Henri Manhès, déportés à Buchenwald, futurs fondateurs de la FNDIRP.

L’incompréhension et l’horreur face à leur état physique et psychologique, en total décalage après le retour des prisonniers et des STO, a pris de court les autorités. L’hôtel Lutetia a été réquisitionné pour les recevoir. Annette Wieviorka a rappelé la mise en place du statut de déporté en 1948, avec des pensions pour les déportés résistants et politiques, mais pas pour les droits communs. C’est dans les années 70 que ce statut s’est étendu aux Juifs.

Le public était composé de nombreux membres de notre association, de représentants des associations de mémoire, d’enseignants du secondaire ainsi que de quelques universitaires.

Après sa présentation, Madame Wieviorka a répondu aux différentes questions et remarques du public. La fermeture des portes à 20 heures a dû couper court aux interventions, et l’auditoire s’est attardé devant le Conseil départemental.